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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Mémoire eidétique

Savez-vous ce qu’est …

 

… la mémoire eidétique ?

 

Expression trouvée dans l’Héritage des Templiers, de Steve Berry (2007), traduction de Françoise Smith.

 

Voici, page 71 de l’édition France Loisirs :

Bibliophile confirmé, il était de confession catholique mais n’avait rien d’un fanatique. Il se débrouillait dans plusieurs langues , n’avait ni dépendance ni phobie connue et avait tendance à faire preuve d’une motivation extrême et d’un dévouement frisant l’obsession. Il possédait également une mémoire eidétique. Bref, tout à fait le genre d’individu que de Rochefort aurait préféré compter parmi ses alliés.

 

Cotton Malone, car il s’agit bien de lui, est un personnage doté donc de cette faculté de pouvoir se souvenir d’un détail auquel d’autres n’auraient accordé que peu d’importance : très utile quand on est amené à enquêter en compulsant des centaines de documents. Ce qu’on a tendance à nommer « mémoire photographique » lui confère ainsi un avantage sur ses concurrents ou adversaires, et en fait un homme précieux. A bien y réfléchir, c’est un portrait qui se rapproche assez d’un personnage devenu mondialement connu suite à son apparition dans un best-seller aussitôt adapté à l’écran : un certain Robert Langdon, officiant dans Anges & Démons  et surtout Da Vinci Code de Dan Brown. Au temps pour la volonté manifeste de Steve Berry de se démarquer de celui qui, tout en reprenant à son compte bon nombre de mythes littéraires exploités différemment, a su trouver la célébrité. Cela dit, l’Héritage des Templiers s’avère plutôt captivant, surtout pour moi qui suis, comme vous le savez peut-être, fervent amateur de tout ce qui touche à l’occultisme et à l’Histoire mystérieuse – d’autant que l’auteur met en relation deux de mes centres d’intérêt préférés : l’Ordre du Temple et le secret de Rennes-le-Château.

La mémoire eidétique apparaît comme un don qui divise la communauté scientifique, quelques-uns préférant y voir une faculté de mémorisation fondée sur un entraînement et des méthodes éprouvées. Il faut aussi éviter de l’assimiler à l’hypermnésie, considérée plutôt comme une pathologie. Mais elle fait partie de ces pouvoirs qui, sans être fondamentalement surhumains – c’est à dire qu’ils ne font pas de leurs possesseurs des demi-dieux ou des super-héros – placent ceux qui en sont affublés au-dessus de la mêlée : des capacités très « romantiques » au même titre que la pugnacité ou une volonté inébranlable. Louis Salinger, le héros séduisant de l’Enquête (film de Tom Tykwer encore sur les écrans), fait preuve d’un tel don : on le voit se plonger la tête dans un bac d’eau glacée pour se repasser le film des événements récents et se souvenir ainsi d’un détail qui s’avèrera probant. Plus difficile en revanche d’attribuer à Carlisle Cullen (le père des vampires dans Twilight de Stephenie Meyer) une telle caractéristique : certes, il est capable de se remémorer certains détails étonnants de sa longue vie, mais ils sont marqués émotionnellement et concernent des drames qui ont marqué ses proches. Quant à Edward, s’il peut se souvenir des odeurs qui l’ont marqué, cela ne semble pas le différencier des autres vampires.

Je terminerai par cette affirmation selon laquelle de nombreux génies reconnus sont censés avoir été pourvus de cette mémoire, de Mozart à Bobby Fisher. Avérée ou pas, cette thèse entretient encore leur statut immémorial. Mais en avaient-ils réellement besoin ?

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V
Et je fais de même !
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P
Effectivement : j'ai ajouté ton blog dans mon reader ! 
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V
Merci d'être passé, cher bibliophile, nous avons pas mal de centres d'intérêts communs.
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P
En fait, la mémoire eidétique peut être développée par chacun d'entre-nous et de moins en moins d'experts la considèrent comme innée. De la même façon, elle est très rarement "prodigieuse" en ce sens où elle est d'abord sélective par rapport aux centres d'intérêt du sujet. Exemple : je mémorise énormément de lieux, et d'images qui y sont associées, mais je suis incappable de me souvenir d'une mélodie, même répétée souvent.J'ai aussi fait un rapprochement en suivant les aventures de Cotton Malone...;-) 
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R
Honnêtement, je pense qu'il ne faut pas trop s'occuper de ce genre de dons, car je pense que ce qui importe est surtout l'effort qu'on fournit pour développer les facultés qu'on a au départ. Un don sans fond moral, est-ce qu'il n'est pas trompeur ? 
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V
Oui, je souscris à ce que tu dis. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser qu'il existe un don plaçant certains hommes à part. Une idée très romantique en somme.
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R
Cela peut se travailler, Vance: par exemple, on peut remonter le cours des événements de la journée, afin de chercher la source d'une humeur présente, en général d'une crispation. Le fait important apparaît de lui-même. Les faits peuvent réllement parler. Cela vient d'eux. Bien sûr, on peut le nier, mais c'est comme l'idée de cause et de conséquence, dont Sartre niait qu'elles fussent ailleurs que dans l'esprit humain: je n'y crois pas du tout. Un fait important, c'est justement celui qui apparaît comme la cause d'une humeur présente, et qui pouvait n'avoir été qu'un fait parmi d'autres, sur le moment. En fait, ce fait était moralement chargé: il était chargé d'âme, pour ainsi dire. Il réapparaît donc. A ceux qui sont sensibles à l'aura des faits, pour ainsi dire. Mais cela a-t-il un rapport avec des capacités cérébrales spéciales, je suis sceptique. En tout cas, je suis persuadé que cela peut se développer, par l'introspection rétroactive.
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V
Merci habitant du monde de Roudoudou ! J'aime beaucoup la programmation éclectique du blog.
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D
intéressant ce petit tour des gens qui retiennent avec leur cerveau! trés bonnes continuation à toi!
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