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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Gothic

Gothic ***

de Ken Russel (1986).

Un « rapido » par TWIN

 

Visionné en DVD zone 2.

 

J'ai connu le cinéma de Ken Russel par Altered States, une œuvre qui m'a fasciné sans emporter mon adhésion. Mais pour le coup je n'ai aucun mal à comprendre ce qui a pu intriguer Ken Russel jusqu'à l'obsession alors qu'il se repassait en boucle l'introduction de La Fiancée de Frankenstein. S'y devine la nuit d'orage où Lord Byron et ses invités, dont Mary Shelley, ont engendré un mythe littéraire au son d'histoires d'épouvante. Ken Russel change l'anecdotique en fantasmagorie ambulante – noyée de perversité, de corps malsains et de violence. Gothic m'a terrifié. J'ai eu le malheur de le visionner très tard et les bruits du néant sont chargés d'un effroi indicible après une telle expérience. L'œuvre à la narration éclatée souffle la débauche, le dégoût et les excès à coups de grands angles et de poses outrées. Par une emphase initiatique, elle appuie la création d'un golem mythologique sur fil de montée en puissance hallucinatoire par une esthétique de bordel scénique aussi maladroit que sadique. Le dernier acte est, dans cette perspective, complètement hypnotique – notamment grâce à une Natasha Richardson en esclave consentante des ravages et du kitsch assumé du réalisateur.

Copie d'une précision et d'une chaleur surprenante. Aucun supplément (même le menu est limité à sa plus basique expression !).

 

> Voir la bande annonce ici.

 

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