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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

[critique] Nausicaä de la vallée du vent

Réalisé alors que les Studio Ghibli n'existaient pas encore (c'est le succès du film qui permit à Miyazaki d'obtenir suffisamment de crédit et d'autonomie pour se lancer), Nausicaä porte littéralement en germe tous les thèmes chers au père de Totoro tout en supportant le poids de l’adaptation d’un manga nettement plus dense, au sein d'une féérie visuelle empreinte de poésie et d’humanisme. Sorti très tard sur les écrans français, il avait permis à son créateur de frapper un grand coup et se révélant au monde comme un metteur en scène à l’imaginaire fertile, un faiseur d’univers cohérents entre science-fiction et merveilleux. 

La trame narrative annonce à n'en pas douter Mononoké ; d’ailleurs, une des séquences du début renvoie à la scène où Ashitaka tente de repousser le dieu sanglier loin de son village. Ici, il est à noter que l’héroïne est une jeune femme et non une enfant et qu’elle a le don de communi(qu)er avec la Nature. Du coup, et dès le début avec l’annonce (un peu maladroite il est vrai) de cette prophétie messianique, son destin est tout tracé : le film n’est rien moins que la Passion de Nausicaä qui se consacre corps et âme à la quiétude et la survie de son peuple, tour à tour souveraine, otage, symbole d’espoir et victime expiatoire. 

A l’aide d’un design épuré rappelant Moebius (il suffit de voir le planeur et la tenue de l'héroïne), porté par une musique envoûtante de Joe Hisaishi, le film se concentre sur cette terre menacée, ne faisant qu’effleurer les tensions politiques et les luttes intestines agitant  les nations voisines. On sent très vite que le manga originel apporte beaucoup plus d’éléments dans cette dystopie très cohérente, dégagée des visions cyber qui fleurissaient à l’époque. Comme dans le Château dans le ciel, les aéronefs sont plus proches de Jules Verne et la technologie sort à peine de l’ère de la vapeur. Mais des armes meurtrières datant de l’ancien temps existent encore et menacent l’intégrité de ce qui reste du monde. Face à la folie des hommes qui ne savent pas voir le salut poussant sous leurs yeux, Nausicaä se dressera seule, fragile rempart d’un rêve illusoire.

Dense et magnifique, le film partage avec le Château dans le ciel un rythme un peu indolent qui peut le faire paraître long la première fois. C'est, néanmoins, une réussite remarquable.

 

 

 

 

Titre original

Kaze no tani no Naushika

Réalisation 

Hayao Miyazaki & Tomoko Kida

Date de sortie

23 août 2006 avec Buena Vista

Scénario 

Hayao Miyazaki d’après son manga

Distribution 

Les voix de Sumi Shimamoto & Mahito Tsujimura

Photographie

Hideshi Kyonen

Musique

Joe Hisaishi

Support & durée

Blu-ray Ghibli (2011) 1.85 :1 / 114 min

Synopsis : Sur une Terre empoisonnée par un cataclysme nucléaire, les survivants humains se sont regroupés tant bien que mal pour survivre, recréant les royaumes d’autrefois. Quelques-uns, ceux de la Vallée du Vent où vit la princesse Nausicaä, tentent de préserver un équilibre fragile avec les éléments naturels. Mais tous craignent la redoutable menace de la forêt toxique qui ne cesse de gagner du terrain, et des insectes mutants qui la peuplent.

 

[critique] Nausicaä de la vallée du vent
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L
Nice article, thanks for the information. It's very complete information. I will bookmark for next reference.
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H
je viens de le voir et c'est une merveille
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