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Quand je regarde l'écran, l'écran me regarde.

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Oui, je sais ce que vous allez dire : trop facile. Trop facile de critiquer, parce que c’est du cinéma formaté répondant précisément aux critères de producteurs exigeants. Ou alors, trop facile d’aimer, parce que c’est blindé de comédiennes à la plastique affolante et d’acteurs terriblement populaires, que c’est plein de bons sentiments et que, forcément, je l’ai vu en couple et donc, ça passe, quoi.

En fait, je ne crache pas dans la soupe. Ce genre de comédies romantiques, s’il peut agacer – et notamment la gent masculine nostalgique des films d’action et n’osant pas céder aux sirènes des sentiments, mais également les femmes qui s’estiment lésées par un étalage de valeurs rétrogrades où la jeune fille attend inlassablement le Prince Charmant qui accourra après moult tergiversations – peut aussi remplir un petit vide, mettre du baume au cœur, égayer une soirée pluvieuse et, partant, contribuer à adoucir une vie terne. Quand c’est bien fait, que les interprètes sont au diapason d’un script malin, raisonnablement aguicheur et sachant éviter poncifs et niaiseries dégoulinantes, je suis client. Les yeux s’embuent, le cœur s’emballe, on rougit de plaisir devant les déclarations enflammées, les baisers langoureux et les situations loufoques.

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Or, n’en déplaise aux irascibles cités plus haut, ça a parfois donné lieu à de véritables réussites. Formellement maîtrisées et adorables. Quand c’est centré sur un couple séduisant et improbable, secondé par une gentille bande originale et dirigé par un réalisateur capable, ça donne Pretty Woman. Succès planétaire, plusieurs fois cloné – et parfois avec les mêmes acteurs. Et quand on choisit au contraire de faire se rencontrer une très nombreuse palette de comédiens aussi sexy que performants, qu’on les mêle au travers de relations sentimentales incongrues et de complications familiales ardues, ça donne Love actually.

Et ici, on a le réalisateur du premier sur un script manifestement pompé sur le second.

Cela, je le reconnais, ça peut agacer.

Et ça, c’est facile.

Après, il suffit d’assumer, n’est-ce pas ?

Alors Garry Marshall, se sachant marcher sur des œufs, choisit l’autocitation, mais sans (trop d') excès. Il reprend Julia Roberts (ainsi que l’impeccable et très classe Hector Elizondo), mais ne la met pas en avant (certes, son statut la place automatiquement en tête d’affiche, cependant son histoire est – presque – secondaire). Aucune réelle surprise dans les atermoiements amoureux d’une femme soldat rentrant retrouver quelqu’un après un an sur le terrain. Toutefois son (énorme) clin d’œil au générique de fin vaut largement le détour.

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Pour le reste, le casting est tout sauf surprenant, si on prend en compte la volonté d’attirer un maximum de spectateurs. En fait, il y en a pour tous les âges : Shirley McLaine est en couple depuis 51 an avec Hector et s’occupe d’un gamin de 8 ans, leur petit-fils, amoureux d’une inconnue (là encore, guère de surprise, sa Valentine est facile à deviner). Au passage, le garçonnet a une bouille à croquer et témoigne d’une sincérité désarmante dans sa quête d’un amour impossible.

Les ados ne sont pas en reste. Je peux témoigner, aux cris qui avaient fusé dans la salle, que le torse glabre de Taylor Lautner (mais si, le beau Quileute ténébreux de Twilight !) ne laisse pas les demoiselles indifférentes : son couple avec Taylor Swift est aussi insupportable que comique, les deux rivalisant dans les poses aguicheuses et les dialogues exagérément pubères. Leur fougue adolescente est compensée par la gentille Grace (Emma Roberts, toute mignonne), amoureuse et désireuse d’offrir sa virginité à son Adonis mais s’efforçant d’abord de remplir correctement son rôle de baby-sitter.

Ensuite, il y a les deux rivaux de la série glamourissime Grey’s Anatomy, avec l’un d’entre eux interprétant un chirurgien séducteur et l’autre un sportif adulé à un tournant de sa carrière. A vous de deviner lesquels entre les brushings impeccables de Patrick Dempsey et Eric Dane.

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Au milieu de tout ce beau monde, Ashton Kutcher campe un jeune fleuriste, patron de sa propre société, qui entame le film en demandant Jessica Alba en mariage. L’hésitation qu’on perçoit dans les yeux de la bombe anatomique sera le fil rouge d’une histoire... cousue de fil blanc. C’est le jour de la St-Valentin, le plus chargé pour son commerce : il devra jongler entre sa proposition, les demandes de ses clients, et le dilemme qu’il éprouve pour sa meilleure amie, Jennifer Garner, dont il sait qu’elle est amoureuse d’un mari volage. Son sourire béat ne le quittera pratiquement jamais, ce qui lui donne un côté (au choix) ridicule ou agréablement gauche.

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Des rôles sur mesure, donc. Néanmoins, on relèvera les performances de trois d’entre eux : Jessica Biel, dont on avait l’habitude de remarquer plutôt la silhouette parfaite que le visage inexpressif, est finalement très étonnante dans ce personnage d’agent de star au bord de la crise de nerfs, de plus en plus dépressive à mesure que s’accumulent les mauvaises nouvelles et cherchant sa consolation dans le nombre de participants à sa soirée « Anti-St-Valentin ». Sa relation avec un Jamie Foxx hâbleur, vexé de se voir confier des micros-trottoirs alors qu’il est reporter sportif, est rafraîchissante. Leur duo au karaoké est, en outre, assez désopilant. Quant on découvre au générique que c'est elle qui chante, ça ajoute un peu plus d'étonnement sur sa performance.

Valentine’s Day : Love actually à la sauce Pretty Woman

Anne Hathaway, la nouvelle petite princesse d’Hollywood, s’en sort plutôt bien aussi : ses yeux de biche et ses mimiques hilarantes collent bien à l’image d’une jeune célibataire spécialiste des ébats acrobatiques (avec Topher Grace, le Venom de Spider-Man 3, lui aussi très convaincant en fonctionnaire maladroit) obligée de faire du téléphone rose pour combler ses fins de mois. Quand on sait que sa patronne n’est autre que l’inénarrable Queen Latifah, on imagine les conséquences.

Au final ? Sympa, distrayant, plus drôle qu’émouvant. Clairement un film de commande, qui remplit son office avec un peu de malice et quelques numéros attrayants. Mais bien loin de ses modèles, soyons francs.

Titre original

Valentine’s Day

Réalisateur 

Garry Marshall

Date de sortie en salles

17 février 2010 avec Warner Bros.

Date de sortie en DVD

23 juin 2010 avec Warner Bros.

Scénario 

Abby Cohn, Marc Silverstein & Katherine Fugate

Distribution 

Jessica Biel, Jennifer Gardner, Anne Hathaway, Ashton Kutcher, Julia Roberts, Queen Latifah, Taylor Lautner, Taylor Swift, Topher Grace, Bradley Cooper, Patrick Dempsey, Shirley McLaine, Hector Elizondo, Kathy Bates, Emma Roberts & Jamie Foxx

Photographie

Charles Minsky

Musique

John Debney

Support & durée

TVHD en 1.85 :1 /123 min

 

Synopsis : Les destins croisés de couples qui se séparent ou se retrouvent, de célibataires qui se rencontrent à Los Angeles, le jour de Saint-Valentin...

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R
Congratulations and best of luck for your future. If you want to look beautiful and improve fitness level then now it's the time to do exercise properly
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S
Sympa à regarder, Jessica Biel et Taylor Swift sont drôles, Anne Hathaway est pétillante, le petit garçon est émouvant. L'amour y est décrit sous toutes ses formes, parfois c'est un peu gros, tiré par les cheveux mais bon, on passe un bon moment quand même.
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J
<br /> J'en garde le souvenir hilarant de Taylor Swift en blonde très blonde qui danse comme une timbrée, elle est à mourir de rire...<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Oui, et non. En fait, son histoire n'est pas la principale (je veux dire que son lien avec les autres personnages est un peu artificiel et, en tout cas, très distendu). En outre, contrairement aux<br /> autres, c'est surtout dans les airs, pendant son voyage en avion. Disons qu'elle est moins présente à l'écran, mais "secondaire" est, je te l'accorde, un terme un peu  fort dans un genre de<br /> films fait pour montrer un maximum de personnes. Si tu es fan de Julia (ce que je ne suis pas), tu pourras donc en profiter vêtue d'un treillis puis d'un pull informe.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> en fait j'y serais bien aller pour julia et mon côté fleur bleue... mais si en plus tu dis qu'elle a un role secondaire... pfff<br /> <br /> <br />
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V
<br /> No problemo Nico, tu procèdes dès que tu en as le temps.<br /> David, tout à fait d'accord (sauf que cette année, je l'ai remplacé par Quand Harry rencontre Sally).<br /> <br /> <br />
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D
<br /> love actualy, je le revisionne une fois par an, il es vraiment trés bon et se pose comme une référence du genre pour moi, référence malheureusement honteusement pompée depuis sa sortie, ce qui est<br /> pénible.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Tu me fais penser qu'il faut que je t'écrive une critique du bluray de love actually (sachant que je n'en ai jamais trouvé sur le net avant de l'acheter, donc ca pourrait être utile). <br /> C'est bien ce que ej pensais: sympa, mais trop artificiel et sans l'émotion dégagée par love actually ....<br /> Et la musique ?  <br /> <br /> <br />
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